Le manuscrit de Trélex faisait partie des papiers confiés par Rousseau à Paul Moultou en 1778. Transmis de la famille Moultou à la famille Nicole, il est resté pendant plus d’un siècle entre les mains des descendants de l’ami de Jean-Jacques. Mlle Suzanne Nicole a eu la généreuse pensée d’en faire don à la Ville de Genève[1] en 1904.
Une circonstance particulière a probablement contribué à laisser le travail de Rousseau dans l’oubli le plus complet pendant si longtemps ; Alphonse Nicole, père de Mlle S. Nicole, avait écrit les mots suivants sur l’enveloppe[2] du manuscrit « Cours de chimie suivi à Montpellier par J. J. Rousseau et écrit de sa main… » Cette inscription, assimilant le manuscrit à de simples notes de cours et lui enlevant par ce fait une grande partie de sa valeur, a eu pour effet de le laisser ignorer pendant tant d’années et de le faire reléguer au fond de quelque tiroir.
Dans les deux notices que nous avons mentionnées, M. Dufour a fait justice de l’inscription d’Alph. Nicole ; il a démontré que le manuscrit de Trélex est une œuvre personnelle dont un fragment de brouillon lui avait été antérieurement signalé. Ce fragment de brouillon a dès lors été acquis par la Ville de Genève et joint au manuscrit[3]. D’autres documents analogues ont été ensuite retrouvés dans l’important fonds Rousseau de la bibliothèque de