corpuscules Principes, quelle espèce de contact il peut y avoir entre leurs surfaces, et en quoi consistent les rapports qu’ils ont entre eux et leurs différences. J’avouë bien qu’à l’égard des corps organiques, tels que les végétaux et les Animaux, on peut, en quelque sorte, éluder la difficulté par leur construction particuliére, par leurs fibres et par leurs vaisseaux entre lesquels il régne une contexture qui en forme la coherence : mais les corps (44) fossiles qui sont en même tems les plus durs, les pierres, les métaux dont les parties ne sont unies que par apposition ne sont point susceptibles d’une expliquation semblable ; d’ailleurs, l’eau et les liqueurs entre les parties desquelles leur transparence montre une union immédiatte, prouvent manifestement par leur fluidité que cette union de leurs parties ne vient pas de leur contexture.
Mais si une parffaitte apposition de parties suflisoit pour produire la cohérence et la solidité des corps deux blocs de marbre appliqués l’un contre l’autre par deux surfaces planes parfaittement polies s’uniroient ensemble et ne formeroient plus qu’une seule pièce de marbre, et c’est aussi ce que quelques Philosophes ont osé soutenir qui arriveroit si l’on pouvoit donner aux marbres le poli nécessaire pour faire qu’ils se touchassent par touttes les parties de leurs surfaces : mais ne doit on pas appeller cela, chicaner contre l’expérience ? et si l’union des corps se faisoit, à proportion de la contiguité de leurs parties, ne voit on pas que les deux marbres malgré l’imperfection de leur poli se touchant toujours par un très grand nombre de points devroient par ces points opposer une très grande resistance à leur division ? mais on éprouve que cette résistance n’excéde jamais celle qui nait de leur propre pesanteur.
Si je prens un morceau d’argent et que je le réduise en limaille : cette poudre rapprochée et reunie comme l’on voudra devroit selon les principes de ces Philosophes se remettre d’elle même en un lingot d’argent. Car soit impul-
