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corps combustibles tels que les substances animales et végétales, et il est d’autant plus naturel de l’attribuer encore aux mineraux par une raisonnable induction.

Sur l’Analogie précédente que plusieurs d’entre eux sont naturellement inflammables, tels que le souffre, les bitumes, le Zinc, et que les métaux sans en excepter même l’or et l’argent peuvent être enflammez et brulez par des moyens dont nous parlerons. Que s’ils ne sont pas combustibles à proportion du flogistique qu’ils contiennent cela vient de leur mixtion trop serrée qui rend plus difficile le développement et l’action du feu[1], et peut être encore du défaut d’humidité dans ces corps là : Car il est prouvé par plusieurs expériences que l’activité de la flamme que le feu produit dans les corps ou abonde notre seconde terre dépend en grande partie de la quantité d’eau qu’ils contiennent en eux mémes et peut être de celle qu’on y introduit par l’agitation de l’air toujours chargé de vapeurs humides. Ainsi les Bitumes brulent plus vivement que le soulfre parce qu’il entre plus d’eau dans leur mixtion et la flamme (27) de l’huile redouble d’activité quand on y jette de l’eau. Enfin une expérience qui prouve encore mieux l’éxistence du phlogistique dans les métaux, c’est qu’après les avoir calcinés on en rétablit la chaux ou le verre dans leur état métallique en leur rendant la matière inflammable par le concours de quelque

    combinaison chymique par laquelle on s’assure de l’existence d’un Corps qu’on ne sauroit retenir seul, tel que le feu Elementaire en le faisant passer à son gré d’une substance dans une autre. (R.) Le Père Lozeran du Fesch (ou du Fesc), physicien français mort en 1755. Discours sur la propagation du feu, couronné par l’Acad. des Sciences en 1738.

  1. Beccher en donne une autre raison : car après avoir comparé la prémiére terre au corps et la 2e à l’Ame, il dit qu’un corps qui resiste au feu avoit besoin d’une ame qui y resistât aussi. Beccher dit cela immédiatement après s’être bien moqué de la maniére de Philosopher d’Aristote et de Paracelse. (R.) Becher, Phys. subt., p. 69 et 70.