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quelques ouvrages d’alchimie, et c’est dans ceux-ci qu’il faut rechercher l’origine principale des Institutions. A vrai dire, ces livres ne sont pas très nombreux ; nous avons déjà parlé des emprunts faits par Rousseau au cours de chimie de Sénac ; voyons maintenant quels sont les auteurs que Jean-Jacques a mis le plus à contribution pour rédiger son long mémoire.

Ce sont avant tout trois alchimistes, Becher[1], Boerhaave[2] et Juncker[3] dont l’influence se fait sentir dans les Institutions. Becher est la figure principale du premier livre ; Boerhaave domine dans le second ainsi que dans une partie du troisième, et Juncker dans le quatrième. On voit par là que l’auteur du manuscrit s’est servi de ces ouvrages successivement et qu’il a tiré de chacun d’eux le contenu essentiel de quelques-uns de ses chapitres ; il en résulte un manque d’unité facile à observer et le travail de Rousseau nous apparaît comme formé de plusieurs tronçons insuffisamment reliés entre eux. Aucune indication précise ne nous fait connaître quel est celui des ouvrages de Becher que Rousseau a employé pour composer les deux premiers chapitres des Institutions ; seule une allusion au titre du livre (fol. 16) semble indiquer la Physica subterranea ; cette supposition est pleinement confirmée par les points de contact que nous avons pu relever entre cet ouvrage et le manuscrit et qui seront signalés dans nos notes. Si Jean-Jacques a travaillé d’après la Physica subterranea[4] et

  1. J. J. Becher, alchimiste allemand, 1628-1685.
  2. H. Boerhaave, médecin et alchimiste hollandais, 1668-1738.
  3. J. Juncker, alchimiste allemand, 1679-1744.
  4. Joh. Joachim Beccheri… Physica subterranea… et Specimen Beccherianum… subjunxit Georg Ernestus Stahl… Lipsiae 1738, 1 vol. 4°.