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des débris de squelettes humains qu'on entasse sur le bord des voies publiques.

« Elle se lit surtout autour de la circonférence du Tchu-kor, c'est-à-dire, de la roue priante. La prédilection enfin des bouddhistes pour tout ce qui exprime révolution sur soi, départ et retour continuel, parait avoir été la raison inventrice de la roue priante. Elle exprime, par l'image simple et juste da sa rotation, la loi de la transmigration des êtres, telle qu'ils se la figurent et qui forme le point de leur croyance le plus clair et le plus enraciné.

« Il y en a de portatives qu'ils tiennent à la main en les faisant incessamment tourner ; il en est de plus grandes qui ressemblent à un cylindre fixé et rendu mobile sur un pivot ; d'autres de formes tout-à-fait grandioses, posées de même sur un pivot et que l'on fait mouvoir à force de bras. On en voit de construites sur le bord des torrents et qui tournent au moyen de rouages et d'engrenures, d'autres posées sur le faîte des maisons que le vent seul agite, d'autres encore suspendues sur le foyer et qui se meuvent à la vapeur du feu. Les maisons en ont toujours une longue, rangée à leur vestibule, et l'hôte avant d'entrer ne manque jamais de leur imprimer un violent mouvement de rotation, espérant par là attirer le bonheur sur soi et sur la maison qu'il vient visiter.

« La prière Om ma ni pat mé houm est sue de tout le monde ; l'enfant apprend à bégayer par ces six monosyllabes, et ils sont encore la dernière expression de vie qu'on voit se moduler sur les lèvres du mourant ; le voyageur la murmure le long de sa route, le berger la chante à côté de ses troupeaux, les filles et les femmes n'en donnent nul relâche à leurs lèvres ; dans les villes et les rassemblements des lamazeries, on en distingue