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est sur tes lèvres, Hormousta te dévoile-t-il quelque chose des vies futures ?

«  O divin Timour ! etc.

« Nous avons brûlé le bois odorant aux pieds du divin Timour. Le front courbé vers la terre, nous lui avons offert les vertes feuilles du thé et le laitage de nos troupeaux. Nous sommes prêts, les Mongols sont debout, ô Timour !.... et toi, Lama, fais descendre le bonheur sur nos flèches et sur nos lances.

« O divin Timour ! ta grande âme renaitra-t-elle bientôt ? reviens, reviens, nous t'attendons, ô Timour ! »

« Quand le troubadour tartare eut achevé ce chant national, il se leva, nous fit une profonde inclination et suspendit son instrument de musique aux parois de la tente. Ces poètes chanteurs, qui vont de foyer en foyer célébrant partout les personnages et les événements de leur patrie, sont de tous les temps et de tous les lieux; nous en avions déjà vu dans l'intérieur de la Chine, mais nulle part peut-être ils ne sont aussi populaires que dans le Thibet.

« Avant de quitter l' Ortous, nous trouvâmes sur notre route des montagnes qui méritent, peut-être, que je ne les passe pas entièrement sous silence. Dans les gorges et au fond des précipices formés par cette chaîne imposante, on n'aperçoit que de grands entassements de schiste et de mica, broyés et comme réduits en poudre. Ces débris d'ardoise et de pierres lamellées ont été, sans doute, charriés dans ces gouffres par de grandes eaux, car ils ne paraissent nullement avoir appartenu à ces montagnes qui sont de nature granitique. A mesure qu'on avance vers la cime, ces monts affectent des formes de plus en plus bizarres et inusitées. On voit de grands quartiers de roche roulés et entassés les uns sur les autres, et comme étroitement cimentés ensemble. Ces