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porter dans le Palais des Rois le spectacle de son étrange infortune, d’appeler sur lui cette bonté héréditaire de la famille des Bourbons, mais l’influence maligne de l’astre ennemi qui, depuis si longtemps, poursuivait M. Correard, continua sans doute de se manifester, il ne recueillit encore de ce côté que de vaines espérances.

» Il présenta une première-demande à S. A. R. Monsieur. Il sollicitait la décoration de cet ordre, institué pour récompenser tous les genres de mérites civils ou militaires, pour répandre dans toutes les classes de la société les nobles flammes de l’émulation ; de cet ordre qui fut offert à Goffin, dont la fermeté sut forcer ses compagnons abattus à espérer les secours qu’on leur préparait ; qui venait d’être décerné à plusieurs naufragés de la Caravane qui se sont montrés dans leurs désastres aussi généreux qu’intrépides, mais qui, d’ailleurs ne peuvent se plaindre que des éléments, et n’ont eu à combattre que la tempête.

» Il y a tout lieu de croire que Monsieur eut la bonté d’apostiller sa demande ; mais il n’a pu découvrir où, ni comment elle s’était égarée en chemin, sans parvenir à sa destination.

» Ses amis lui persuadèrent encore de réclamer auprès de Monseigneur le duc d’Angoulème, duquel, en sa qualité de grand amiral de France, ces mêmes amis pensaient que M. Correard pouvait attendre une intervention plus efficace pour le succès de ses demandes au ministère de la marine ; il se rendit donc au Tuileries le