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XXIII


L’aube s’épanouit en clartés adorables,
D’immenses rayons d’or réveillent les villages,
Les troupeaux mugissants sortent de leurs étables,
Et vers les longs labours partent les attelages ;

Le soleil fait ouvrir les lucarnes des gables,
Où des rosiers grimpants encadrent les visages ;
La rosée en séchant fait fumer les érables,
Et les premières faux brillent dans les herbages.

Lève-toi ; par delà les vergers dont les branches
Ont toutes un feston de fleurs roses et blanches,
Un sentier, qui descend par des talus étroits,

Mène au ruisseau d’argent qu’il franchit sur des planches,
Et, le ruisseau passé, presqu’aussitôt tu vois
L’ombre où nous passerons le jour au bord des bois.