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XXI


 
Rosier blanc, dont les jets emmêlés et hardis,
Grimpant le long du mur jusqu’au balcon de fer,
Enroulent aux barreaux sur l’enclume arrondis
Les rinceaux délicats de leur feuillage clair ;

Rosier blanc, dont les fleurs si pures semblent faites
Pour parer les autels dans la flamme des cierges,
Quand le mois virginal renouvelle ses fêtes,
Ou fournir des bouquets à la tombe des vierges ;

Rosier blanc, cache bien la rose un peu pourprée,
Ton seul calice ardent, que ma main déchirée
De son sang a rougi, quand je suis descendu

De ce balcon de fer, où longtemps suspendu
Je prolongeais l’adieu et le baiser suprême
De celle qu’en secret j’ai conquise et que j’aime.