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IV


1

J’avais quitté, vers l’heure où la Lyre scintille,
Ma maison isolée au pied du vieux rempart ;
Près d’un bois, où pleuraient des fontaines, la grille
D’un parc était ouverte, et j’entrai au hasard.

Bientôt je me trouvai dans un large chemin
De cyprès espacés, où, dans les intervalles,
Des rosiers blancs, mêlés de branches de jasmin,
Se joignaient en arceaux chargés de roses pâles.

Je suivis un rayon qui, passant sur les fleurs,
Semblait, plus j’approchais, leur rendre leurs couleurs,
Tandis qu’elles aussi semblaient, pour quitter l’ombre,

Au bord de leurs buissons venir en plus grand nombre ;
Et je vis une salle ou plutôt un portique
Lumineux où flottait un doux bruit de musique.