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faite, & d’un tempérament fort & vigoureux. Dans la vieillesse au contraire, les infirmités, dont on est alors accablé, nous apprennent les désordres qu’entraîne après soi le relâchement des parties nerveuses, & nous font voir que la circulation naturelle du sang une fois affoiblie, est la cause la plus prochaine de la mort.

En effet, dans cet âge, non-seulement les mammelons de la peau se flétrissent, & les rides font des sillons sur le corps, non-seulement les voûtes des nerfs s’affaissent, & une chair molle & pendante défigure des membres déjà dénués de force ; mais encore les ligamens se relâchent, & une humeur lente, qui tombe sur les articles des pieds ou des mains, y forme la goutte ; les fibres rompues, ou affoiblies, ne conservent plus aux viscéres leur premiere solidité ; le ressort du cœur se ralentit, le corps perd son action, tout tombe en ruine, les routes du sang se bouchent de telle maniere, que la circulation diminue tous les jours, & se termine enfin avec la chaleur & la vie.