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voir conduire jusques-là par l’expérience & par la raison.

Que diront à ces Observations ceux qui craignent de trop charger le systême du dévelopement ? Ne seront-ils pas forcés d’avouer qu’ils ont eu une idée trop bornée de la prévoyance infinie du Créateur pour la propagation des Etres vivans ? Mais qu’ils permettent à présent à notre raison de pénétrer au-delà de ces bornes, où les sens nous ont conduits, & où ils commencent à nous abandonner. Ils reconnoîtront que tout ce que les sens viennent de leur montrer, n’est encore rien en comparaison de ce qu’elle leur va découvrir. Car si l’on vient à penser que chaque graine d’un arbre contient en elle-même un second arbre, qui contient le même nombre de graines ; que l’on ne peut jamais arriver ni à une graine qui ne contienne plus d’arbres, ni à un arbre qui ne contienne plus de graines, ou qui en contienne moins que le précèdent, & que par conséquent voilà une progression géométrique croissante, dont le premier terme est 1.