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ce, ce que j’aurois de la peine à croire, si je ne l’avois vu ; car cela passe toute croyance : &, pour dire la vérité, Monsieur, cela me dérange entierement dans les pensées que j’ai toûjours eues, & que je ne sçaurois encore rejetter, que tout ce qui a vie, soit Animal, soit plante, vient par semence, & que rien ne s’engendre jamais de pourriture ; car si ces pensées sont vrayes, où voit-on sur terre des Vers de cette espéce, qui ayent une longueur si démesurée ? On aura beau dire que les alimens qu’ils trouvent dans les boyaux, où ils ont pris leur demeure, font changer leur figure, & les allongent si excessivement ; cela ne contente pas. On pourroit croire que ce Ver, puisqu’il est commun chez vous, & plus ordinaire dans ce Pays aquatique & bourbeux, réside au fond des eaux bien avant dans le limon, & qu’ainsi il peut arriver qu’on avale de ses œufs par la boisson, ou autrement ; mais si cela étoit, n’en auroit-on jamais trouvé dans la boue ? Pour moi, Monsieur, je crois qu’ils ont été