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lui faut ni plus de sang, ni plus de force qu’à un homme endormi, par la raison que vivre, pour l’un & pour l’autre, n’est que respirer ; ou pour parler plus exactement, la vie dans tous les deux ne consiste que dans le pouls & dans la respiration ; en un mot, dans la circulation du sang… Donc un Malade n’a besoin que de très-peu d’esprits & de sang, puisqu’il vit avec si peu de force… La vie se conservant donc pendant le temps du sommeil & de la maladie, moyennant le mouvement de si peu de parties solides, on doit conclure que très-peu d’esprits & de sang est destiné pour faire vivre un Malade, & un homme qui dort. Supposons qu’une personne vienne à tomber malade ; alors tout le sang qui devoit être employé pour faire agir tout le corps, demeure oisif & sans action. Or, supposé que de vingt livres de sang qui se trouvent dans le corps, cinq livres suffisent pour entretenir la circulation & la vie dans ce Malade, ce seront quinze livres de sang qui ne