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toute occupée à briser, marchandera-t-elle vos Vers ? Si les Défenseurs de la Trituration étoient gens à se persuader que lorsqu’on a des Vers on ne digère plus, & qu’ainsi l’estomac ne broye plus, votre Livre ne tireroit pas à conséquence ; mais l’expérience du contraire est trop connue, puisqu’on voit tous les jours des personnes attaquées de Vers, faire des déjections qui ont toutes les qualités d’une digestion entiere. Encore si l’on pouvoit soupçonner que les Vers trouvassent aussi peu leur compte avec les levains qu’avec la trituration, les Partisans de cette derniere n’y regarderoient pas de si près, ils auroient suffisamment leur revanche contre vous ; mais l’exemple du vinaigre qui ronge la pierre, & dans lequel cependant on voit un si grand nombre de petits animaux, ne permet pas de penser que les dissolvans de l’estomac puissent faire une aussi mauvaise composition aux Vers, que la trituration. Ainsi, avouez, Monteur, qu’en renouvellant votre Traité dans ce temps, où l’on tâche si fort de remettre la Trituration en regne, vous ménagez très-mal les intéressés de ce systême : & selon moi, il faut tâcher de bien vivre avec tout le monde. Je suis, &c,


À Londres, ce premier May 1714.