Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/466

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plaignis d’un grand mal de cœur. Comme la médecine avoit déjà bien agi, il me conseilla de prendre de l’eau tiede, & d’essayer de vomir. Je le fis, & comme je n’ai pas grand peine à vomir, je rendis peu de temps après, la même eau tiede, avec des morceaux de truffes que j’avois mangés la veille à dîner, & que je rendis comme je les avois pris, il y avoit vingt-quatre heures[1]. Je repris de l’eau tiede, & rendis encore par le vomissement, des morceaux de truffes. Le Médecin examinant avec le bout de sa canne, triant & comptant tous les morceaux de truffes, se mit à faire un cris, & me dit : Voilà quelque chose qui remue. Il prit le Ver au bout de sa canne : nous le mîmes sur la table. Il vécut peut-être, quatre minutes après que je l’eus rendu. Jamais je n’ai vu Médecin si surpris. Il m’avoua qu’il n’avoit jamais vu pareille chose, ni entendu

  1. Voyez cy-après, au Chap. vi. vers le milieu, ce qui est dit des champignons, avec l’Histoire que je rapporte sur ce sujet.