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vue duquel il ne put s’empêcher d’admirer l’ignorance de certaine Médecins modernes, qui osent accuser Pline[1] de mensonge, pour avoir écrit qu’il s’étoit trouvé des Vers plats de trente pieds de long & davantage. M. Hartsoeker, comme je l’ai déja dit dans le Chapitre second, m’a mandé en avoir vu un à Amsterdam, qui avoit plus de 45. aulnes de France, ce qui justifie bien Pline. Il y a quelques années qu’à l’Hôtel de Soubize j’en fis sortir du corps d’un Gentilhomme nommé M. Coqueret, plus de vingt aulnes en trois ou quatre morceaux ; c’est de quoi toute la Maison fut témoin, & Monsieur le Prince de Soubize lui-même se fit un plaisir d’en garder un morceau pour le montrer. Il y a quelques années aussi que chez Monsieur l’Abbé Bignon, je délivrai d’un Ver Solitaire qui avoit plus de huit aulnes, M. le Marquis de Montendre, alors nouvellement arrivé des Indes. Ce Ver sortit avec la tête, & cette tête, qu’on laissa perdre, étoit comme celle que j’ai

  1. Plin. Hist. Nat. Lib. II. cap. 33.