Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec la substance même du père dès le temps de la conception ? Car comme l’on ne voit nulle part, soit sur la terre, soit dans l’eau, des Vers si longs, pour donner lieu de croire que les germes en puissent être étrangers à l’homme, ne se pourroit-il pas faire que ces mêmes germes eussent été créés dans ceux de l’homme, avec l’homme même, ainsi qu’on le peut penser des germes des poux qui ne se trouvent qu’à l’homme, & dont l’espéce seroit détruite si celle de l’homme[1] venoit à manquer. En sorte que ce Ver ne se produit peut-être en nous, que parce qu’il a déja son germe tout créé dans la matiere qui produit l’homme ; semblable à ces plantes[2] qui croissent sur d’autres de différente nature, & qu’on ne voit jamais venir ailleurs ; car il y a bien de l’apparence qu’elles ont leur sémence renfermée dans celle des arbres même où elles s’engendrent. Le germe de ce Ver peut donc avoir été dans celui du fœtus.

  1. Voyez la Lettre de M. Hartsoeker, à la fin de ce livre.
  2. Le Gui.