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de nourriture ; car comme il est des animaux qui ne passent pas une certaine mesure, il en est d’autres qui croissent toujours selon l’abondance & la qualité de l’aliment qu’ils trouvent. C’est pour cela que l’on voit des Mouches presque aussi grosses que des Hannetons, & que les Vers presque imperceptibles qui sont dans les bouteilles de vinaigre deviennent beaucoup plus longs & plus gros dans les tonneaux des Vinaigriers. Je dis donc que pour la génération du Ver dont il s’agit, il a suffi que le Malade ait avalé quelque chose en quoi fût la sémence de cet Insecte : & si l’on me demande comment cette sémence pourroit se trouver dans les alimens, je répondrai qu’il n’est pas plus difficile qu’elle s’y trouve, que la sémence d’une infinité d’autres Vers qui sont dans les fruits, dans le fromage, dans les herbes, &c. cependant pour ne point défendre un sentiment qui a ses difficultés, ne pourroit-on point dire, au cas que la sémence de ce Ver ne fût pas entrée avec les alimens dans le corps du Malade, qu’elle y a peut-être pas-