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les unes ne peuvent pousser qu’en certaines terres, & les autres dans d’autres. Ainsi les Vers qui mangent les pois sont différens de ceux qui mangent les cerises ; & la vermine des Brebis differente de celle des Oiseaux, parce qu’il y a dans chacun de ces sujets, une matiere propre à faire éclore une telle espéce de Vers, & non une autre.

Qu’on ne dise point que la quantité extraordinaire de Vers qui se trouvent dans certaines choses pourries, fait voir évidemment qu’il n’y a point d’autre semence de ces Vers que la matiere même où ils naissent, laquelle se transforme en ces animaux ; car il arrive ici à l’égard de ces Insectes, ce qui arrive à l’égard des troupeaux : Où sont les bons paturages, là se trouvent des Bœufs & des Brebis en abondance. Mais comment concevoir, dira-t-on, qu’il se puisse former par autant de semences, un nombre aussi extraordinaire d’Insectes qu’il en sort de la chair corrompue de certains animaux ; par exemple une quantité aussi prodigieuse d’Escarbots & de grosses Mouches qu’il s’en produit à la campagne dans la fiente des Vaches, dans