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obstrués ; ou bien que les remedes spiritueux appliqués sur les deux jambes, ayent trouvé dans la droite, des sucs nourriciers plus capables de se dissiper par la trop grande action de ces remedes que dans la gauche, étant certain que les topiques spiritueux, quand ils sont trop actifs, ne servent souvent qu’à augmenter les embarras, en dissipant les sucs les plus fins & les plus fluides, d’où il arrive qu’il ne reste alors dans la partie, que les sucs les plus grossiers, & par conséquent les moins propres à la nourrir & à la fortifier. M. Salzmann met l’eau de-vie au nombre des topiques spiritueux qu’on employa dans l’occasion dont il s’agit, & qu’il soupçonne avoir été capables de produire la dissipation dont il parle. Son observation en cela, est d’autant plus digne d’attention, qu’on abuse tous les jours de ce remede, qui, comme on le remarque, avec raison, dans une these soutenuë aux Ecoles de Médecine de Paris le 7. d’Avril 1729. meriteroit souvent d’être plutôt appellée eau de mort, qu’eau de vie.

Quoiqu’il en soit, on voit par cette histoire combien il est important de prendre garde à ce qui peut arriver aux enfans, lorsqu’on les porte avec trop peu