Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/361

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sus, on le presse par les côtés, à peu près comme on presse certaines tabatieres pour les ouvrir, l’ongle alors rougit dans toute la longueur de son milieu, & laisse voir une petite colomne rouge depuis ce haut jusqu’à la tache d’en bas, tandis que les côtés de l’ongle deviennent pâles & blancs. La cause de ce phénomene est qu’en pressant ainsi l’ongle par les côtés, ces côtés se rabattent davantage contre la chair, & que le dos de l’ongle, au contraire, s’élève plus en voûte ; ce qui fait que la chair est plus à l’aise entre les deux côtés de l’ongle, qu’elle ne l’est sous ces mêmes côtés ; d’où il doit arriver nécessairement, que la longueur du milieu de l’ongle paroisse rouge, & que les côtés au contraire pâlissent, puisque le dos de l’ongle pressant moins la chair de dessous, laisse plus de liberté aux petits vaisseaux de se remplir de sang, & que les côtés au contraire, pressant davantage la chair, contraignent par ce pressement, une partie du sang à se retirer.

Un coup sur l’ongle, cause quelquefois un si grand désordre par-dessous, que les racines qui tiennent l’ongle attaché à la chair, se rompent & se brisent ; ce qui oblige l’ongle à tomber peu de jours après. Mais quelquefois les raci-