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Médecine. C’est pour servir de preuve à la premiere, que vient cette seconde.

Mais quelle preuve ! les Arts les plus grossiers ont devancé, sans doute, les sciences même les plus sublimes qui peuvent y avoir quelque rapport ; s’ensuit-il qu’ils en soient la base ? De plus, la Chirurgie est un instrument de la Médecine ; or, l’instrument qu’employe une science, peut-il être dit la base de cette science ?

D’ailleurs, mon cher Eudoxe, il n’est pas plus certain que les maux extérieurs ayent été les premiers objets que les hommes ayent saisis, qu’il l’est que les maux intérieurs ayent été les premiers que les hommes ayent ressentis.

En géneral, il est constant, comme Hippocrate le remarque expressément dans le Livre de l’ancienne Médecine, que la Médecine a commencé par la diette, & par les secours intérieurs. Car, ainsi qu’il l’observe, les hommes n’ont pû parvenir à connoître la maniere de vivre, & les alimens qui leur convenoient, qu’après en avoir fait une infinité d’expériences ; & voilà d’abord un commencement de Médecine interne.

La découverte de la nourriture propre à l’entretien de l’homme, est sans dou-