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dans les plaines ressemble à des oliviers. Une autruche m’a défié à la course, mais je suis plus leste que l’autruche. Ensuite, j’arrive au désert, où le sable jaune vous produit l’effet du fond de la mer. Une caravane vint à passer, elle tua son dernier chameau pour apaiser sa soif ; mais l’animal ne renfermait qu’une bien petite provision d’eau. Le soleil brûlait la tête des voyageurs, et le sable leur grillait les pieds. Le désert s’étendait à l’infini. Alors, me roulant dans le sable fin et léger, je le fis tourbillonner en colonnes rapides. Quelle danse ! c’était curieux à voir. Le dromadaire s’arrêtait effrayé ; le marchand, enveloppant sa tête de son cafetan, se prosternait devant moi comme devant Allah, son Dieu. Maintenant ils sont tous enterrés, et une pyramide de sable s’élève au-dessus de leurs corps ; mais je n’ai qu’à souffler dessus pour que le soleil blanchisse leurs os, et les voyageurs verront que d’autres hommes les ont précédés dans cet endroit. Sans cela, ils ne le croiraient jamais.

— Tu n’as fait que du mal, dit la mère ; marche vite dans le sac ! »

Et aussitôt elle saisit le Vent du Sud par le milieu du corps et le fourra dans le sac. Il se roula par terre avec rage ; mais elle s’assit dessus, et force fut au rebelle de se tenir tranquille.

« Vous avez là des fils intrépides, dit le prince.