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Puis il la plaça sur son cheval. Elle pleurait et se tordait les mains, mais le roi dit : « Je ne veux que ton bonheur ; un jour tu m’en sauras gré. » Il partit à travers les montagnes, tenant la jeune fille devant lui, et suivi de tous les autres chasseurs.

À l’approche de la nuit, on aperçut la magnifique capitale avec ses églises et ses coupoles. Le roi conduisit Élisa dans son château, où des jets d’eau s’élevaient dans de hautes salles de marbre dont les murs et les plafonds étaient couverts de peintures admirables. Mais, au lieu de regarder toute cette magnificence, Élisa pleurait et se désolait. Cependant les dames du château la revêtirent d’habits royaux, tressèrent des perles dans ses cheveux et couvrirent ses mains blessées de gants fins et moelleux.

Elle était si admirablement belle dans cette parure que tous les courtisans s’inclinèrent devant elle jusqu’à terre, et que le roi la choisit pour épouse, quoique l’archevêque secouât la tête en murmurant que cette jolie fille de la forêt n’était peut-être qu’une sorcière qui éblouissait les yeux et ensorcelait le cœur du roi.

Mais le roi, sans y prendre garde, fit jouer de la musique et servir les plats les plus exquis. Les plus belles filles du pays formèrent des danses autour d’Élisa et la conduisirent par des jardins