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vie lorsque je gisais dans le sombre corridor, à moitié morte de froid.

— Oui, je te suivrai ! » dit Poucette. Et elle s’assit sur le dos de l’oiseau et attacha sa ceinture à une des plumes les plus solides ; puis elle fut emportée par-dessus la forêt et la mer et les hautes montagnes couvertes de neige.

Poucette eut froid ; mais elle se fourra sous les plumes chaudes de l’oiseau, ne laissant passer que sa petite tête pour admirer les beautés qui se déroulaient au-dessous d’elle.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent aux pays chauds, où la vigne avec ses fruits rouges et bleus pousse dans tous les fossés, où l’on voit des forêts entières de citronniers et d’orangers, où mille plantes merveilleuses exhalent leurs parfums. Sur les routes, les enfants jouaient avec de gros papillons bigarrés.

Un peu plus loin, l’hirondelle s’arrêta près d’un lac azuré au bord duquel s’élevait un antique château de marbre, entouré de colonnes qui supportaient des treilles. Au sommet se trouvaient une quantité de nids.

L’un de ces nids servait de demeure à l’hirondelle qui amenait Poucette.

« Voici ma demeure dit l’oiseau ; mais il ne sera pas convenable que tu habites avec moi ; d’ailleurs je ne suis pas préparé pour te recevoir. Choisis toi-même une des plus belles fleurs ; je t’y dépo-