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fille, qui rouvrit le trou pratiqué autrefois par la taupe. L’hirondelle pria sa bienfaitrice de l’accompagner dans la forêt verte, assise sur son dos. Mais Poucette savait que son départ causerait du chagrin à la vieille souris des champs.

« Non, dit-elle, je ne le puis. — Adieu donc, adieu, charmante petite enfant ! » répondit l’hirondelle en s’envolant au soleil. Poucette la regarda partir, les larmes aux yeux ; elle aimait tant la gentille hirondelle ! « Quivit ! quivit ! » fit encore une fois l’oiseau, puis il disparut.

Le chagrin de Poucette fut d’autant plus grand, qu’elle ne put plus sortir et se réchauffer au soleil. Le blé poussait sur la maison de la souris des champs, formant déjà pour la pauvre petite fille, haute d’un pouce, une véritable forêt.

« Cet été, tu travailleras à ton trousseau, lui dit la souris, car l’ennuyeuse taupe à la pelisse noire avait demandé la main de Poucette. Pour épouser la taupe, il faut que tu sois convenablement pourvue de vêtements et de linge. »

La petite fut obligée de prendre la quenouille, et la souris des champs employa en outre à la journée quatre araignées qui filaient sans relâche. Tous les soirs, la taupe leur rendait visite et leur parlait des ennuis de l’été, qui rend la terre brû-