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qu’à la fenêtre et dit : « Là, tu verras mon frère, l’autre Ferme-l’Œil ; on l’appelle aussi la Mort. Vois-tu ? Il n’est pas aussi laid qu’on le représente dans les livres d’images où il n’est qu’un squelette. Non, il a des broderies d’argent sur son habit, il porte un bel uniforme de hussard, un manteau de velours noir flotte derrière lui sur son cheval. Regarde comme il avance au grand galop. »

Hialmar vit comment le frère de Ferme-l’Œil s’avançait en faisant monter sur son cheval une quantité de personnes jeunes et vieilles ; il en plaça quelques-unes devant lui, d’autres derrière ; mais il commençait toujours par leur dire ; « Voyons votre cahier ! vos notes, quelles sont-elles ?

— Très-bonnes, répondirent toutes les personnes.

— Je veux voir moi-même, » dit-il.

Et alors elles furent obligées de lui montrer leurs notes. Et tous ceux qui avaient bien ou très-bien furent placés sur le devant du cheval, et ils entendirent les histoires les plus admirables. Mais ceux qui avaient passable ou mal montèrent sur le derrière et furent forcés d’écouter les histoires les plus horribles. Ils tremblaient et pleuraient, et voulaient sauter en bas du cheval ; mais ils ne pouvaient pas, car ils y étaient comme attachés.