Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais le plus souvent il fait très-froid et il gèle.

— Cela fait du bien aux choux, reprit la poule. Du reste il a fait chaud ici. N’avons-nous pas eu, il y a quatre ans, un été qui a duré cinq semaines ? Il faisait tellement chaud qu’on ne pouvait plus respirer. Ensuite, ici nous n’avons pas tous les animaux venimeux qui sont dans les autres pays. Nous y entendons rarement parler de brigands. Celui qui ne trouve pas que notre pays est le plus beau est un scélérat qui ne mérite pas de l’habiter. » Elle continua en pleurant : « Moi aussi j’ai voyagé, j’ai passé une colline qui avait plus de douze lieues ; mais il n’y a certes pas de plaisir à voyager.

— Oui, la poule est une femme raisonnable, dit la poupée Berthe. Je n’y tiens pas du tout, à voir les montagnes : cela ne sert qu’à monter et à descendre. Non, nous irons plutôt nous établir dans la sablière, en dehors des portes de la ville, et nous nous promènerons dans le jardin aux choux. »

Il en fut ainsi.


Samedi.

« Allez-vous me raconter des histoires ? dit le petit Hialmar dès que le petit Ferme-l’Œil l’eut endormi.