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maria. Lorsque le mariage fut fini, tous les meubles de la chambre entonnèrent une jolie chanson, composée par un crayon, sur l’air de la retraite.

Puis les fiancés reçurent leurs cadeaux ; seulement ils refusèrent toute espèce de comestibles, car leur amour leur suffisait.

« Allons-nous choisir une habitation d’été ou allons-nous voyager ? » demanda l’époux.

On consulta là-dessus l’hirondelle, cette vieille voyageuse, et la vieille poule, qui avait cinq fois déjà amené à bien ses œufs. L’hirondelle parla des pays chauds et magnifiques, où les raisins sont énormes, où l’air est si doux, où les montagnes sont de toutes les couleurs, comme on n’en voit jamais ici.

« Pourtant, dans ce pays-là, il n’y a pas de choux rouges comme ici, dit la poule. J’ai habité la campagne avec mes petits pendant tout un été. Là il y avait une sablière où nous nous promenions et où nous pouvions gratter tout à notre aise : nous étions admis dans un jardin renfermant beaucoup de choux rouges. Comme tout cela était magnifique ! Je ne puis rien me figurer de plus beau !

— Cependant tous les jours se ressemblent, dit l’hirondelle, et il fait ici bien mauvais temps.

— On y est habitué, répliqua la poule.