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ges, le vieillard alla dans la chambre voisine chercher de la confiture, des pommes et des noisettes. En vérité, la vieille maison ne manquait pas d’agréments.

« Je ne pourrai jamais supporter cette existence, dit le soldat de plomb, debout sur un coffre. Comme tout ici est triste ! quelle solitude ! Quel malheur de se trouver en pareil lieu, pour celui qui est habitué à la vie de famille ! La journée ne finit pas. Quelle différence avec la chambre où ton père et ta mère s’entretenaient si gaiement, et où toi et tes frères, que j’aime, faisiez un si charmant tapage ! Ce vieillard, dans sa solitude, ne reçoit jamais de caresses ; il ne sait pas rire, et il se passe sans doute aussi de l’arbre de Noël. Cette demeure ressemble à une tombe ; je ne pourrai jamais supporter une telle existence !

— Ne te lamente pas tant, répondit le petit garçon ; moi, je me plais ici ; et puis, tu sais qu’il reçoit souvent la visite de ses vieilles pensées.

— C’est possible, mais je ne les vois pas ; je ne les connais pas. Jamais je ne pourrai rester ici !

— Cependant, il faut que tu t’y fasses. »

Le vieillard revint avec un visage souriant, apportant de la confiture, des pommes et des noisettes, et le petit garçon ne pensa plus au soldat de plomb.

Après s’être bien régalé, il retourna heureux et