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vieux monsieur, en face, tu me feras plaisir. J’ai deux soldats de plomb, et je lui en donne un, pour qu’il ne soit pas toujours seul. »

Le vieux domestique exécuta avec joie la commission, et porta le soldat de plomb dans la vieille maison. Plus tard, le petit garçon, invité à rendre visite au vieillard, y accourut avec la permission de ses parents.

À l’intérieur, la plus grande propreté régnait partout ; le corridor était orné d’anciens portraits de chevaliers dans leurs armures et de femmes en robes de soie. Au bout de ce corridor, s’offrait un grand balcon, peu solide, il est vrai, mais tout garni de verdure et de vieux pots de fleurs, qui avaient pour anses des oreilles d’âne.

Ensuite le petit garçon arriva dans la chambre où était assis le vieillard. « Merci du soldat de plomb, mon petit ami, dit ce dernier ; merci de ta bonne visite !

— On m’a dit, répliqua l’enfant, que tu étais toujours seul ; c’est pourquoi je t’ai envoyé un de mes soldats de plomb pour te tenir compagnie.

— Oh ! reprit le vieillard en souriant, je ne suis pas absolument seul ; de vieilles pensées viennent parfois me visiter, maintenant tu viens aussi ; je ne suis pas à plaindre. »

Puis il prit sur une planche un livre d’images où l’on voyait des processions magnifiques, des