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d’une tour d’église. La grande porte de fer massif ressemble à celle d’un ancien sépulcre, avec ses boutons de cuivre. Quel genre ! Fi donc ! »

Dans une de ces belles maisons, vis-à vis de la vieille était assis à la fenêtre un petit garçon aux joues fraîches et rouges et aux yeux brillants. Il aimait beaucoup la vieille maison, tant à la clarté du soleil qu’à celle de la lune. Il s’amusait à copier les têtes grimaçantes, les ornements qui renfermaient des soldats armés de hallebardes, et les gouttières qui ressemblaient à des dragons et à des serpents. La vieille maison était habitée par un homme âgé qui portait la culotte courte, un habit avec de gros boutons de cuivre, et une majestueuse perruque. Il ne voyait jamais personne, excepté un vieux domestique, qui, tous les matins, venait arranger sa chambre et faire ses commissions. Quelquefois il regardait par la fenêtre, et alors le petit garçon lui faisait de la tête un salut amical ; notre homme y répondait, et ils devinrent amis sans s’être jamais parlé.

Les parents du petit garçon disaient souvent : « Ce vieillard d’en face paraît à son aise ; mais c’est malheureux qu’il soit toujours seul. »

C’est pourquoi l’enfant, un dimanche, après avoir enveloppé quelque chose dans un morceau de papier, descendit dans la rue, et dit au vieux domestique : « Écoute, si tu veux porter cela au