Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chevelure, tendit la main à Jean, et son père lui dit : « Regarde ta fiancée, c’est la plus belle du monde. »

Puis Jean se réveilla, la belle vision s’était évanouie. Son père était étendu froid et mort dans le lit ; personne auprès d’eux. Pauvre Jean !

Le lendemain, on enterra le mort. Jean marcha derrière le cercueil ; il ne devait plus voir ce bon père qu’il avait tant aimé ! Il entendit tomber la terre sur le cercueil ; il contempla le bout qui paraissait encore, mais la terre tombait toujours, et bientôt le cercueil fut tout à fait couvert. Alors il sentit son cœur se briser : son affliction était si grande ! Tout autour du tombeau, on chantait un psaume dont l’harmonie arracha des larmes à Jean ; ces larmes lui firent du bien. Le soleil éclairait gracieusement les arbres verts, comme s’il voulait dire : « Console-toi, Jean, regarde comme le ciel est bel et bleu ! Là-haut est ton père, et il prie le bon Dieu pour que tu sois toujours heureux.

— Je serai toujours bon, dit Jean, car je veux rejoindre mon père dans le ciel, et là nous aurons une grande joie de nous revoir ! Que j’aurai de choses à lui raconter ! et lui, il me montrera et m’expliquera les merveilles du ciel, comme il m’instruisait autrefois sur la terre. Oh ! quelle joie pour nous ! »