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politique, d’être témoin d’un changement qui me surprit davantage ; j’étais amie d’une femme dont le mari était au pouvoir, toujours et sous tous les gouvernements possibles. Elle me tourmenta pour venir un soir à une réunion dans le palais que les fonctions de son mari lui faisaient occuper après 1848 comme avant… J’y allai en 1849 pour voir un peu quelle figure faisait une république, ou plutôt nos républicains. Quelle fut ma surprise ! jamais je n’avais vu plus de décorations, de plaques, de rubans et de croix de toutes les couleurs. C’était comme un assaut de signes de distinction depuis que nous étions tous égaux.

Cependant il restait encore chez Gérard des éléments de conversation plus aimable que partout ailleurs : M. Mérimée, M. le baron de Mareste et M. Eugène Delacroix y venaient toujours.

Nous avions encore M. Mazères, le spirituel auteur des Trois Quartiers et d’une foule de jolis ouvrages. Il épousa la nièce de Gérard. Une préfecture l’enleva aux lettres, auxquelles il fut rendu par une révolution. Les destinées de notre époque ont été presque aussi mobiles que les idées de ce temps d’expériences ; car, en politique comme