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Germain-des-Prés. Quatre petites pièces dans lesquelles on tournait, puis une très-petite antichambre, composaient tout l’appartement de réception. À minuit, on servait un thé avec des gâteaux toujours pareils. Mademoiselle Godefroy, élève de Gérard, femme déjà âgée, et pleine de talent et d’esprit, faisait, avec un vieux valet de chambre, les honneurs du thé. Gérard causait ; sa femme était à une partie de whist, et elle ne s’occupait de rien ni de personne ; les cartes étaient sa grande affaire le soir…

Les meubles étaient très-simples, mais de bon goût. Quelques portraits de Gérard décoraient le plus grand salon, qui n’était guère vaste, et dans les autres pièces on voyait quelques dessins de lui, ou quelques gravures faites par des graveurs éminents d’après ses œuvres. Voilà tout ! Rien ne vous avertissait que vous étiez chez un grand artiste, chez un homme célèbre ; mais vous n’y étiez pas pendant une demi-heure, que vous le sentiez. Vous aviez vu le maître de la maison, vous lui aviez parlé, cela suffisait ; le souffle divin était là !

Quelque chose qu’eût fait Gérard, il y eût réussi de manière à se trouver en première ligne,