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sible, si ce n’est pourtant d’empêcher la Révolution ; la belle tête de Paësiello était peinte dans une admirable expression d’artiste inspiré ; la figure fière et grave de l’impératrice Catherine II représentait en même temps l’esprit, la dignité et la grâce ; en pendant, était le beau visage du roi de Pologne Poniatowski ; plusieurs autres tableaux attestaient encore là le talent réel de l’illustre peintre.

À côté des peintres et des artistes illustres, la finance aussi comptait ses représentants ; de ce nombre était un M. Boutin. La Révolution l’avait trouvé gai, spirituel, aimable et aimant les gens de talent, et les réunissant tous les jeudis à un dîner qu’il donnait dans une charmante maison, située sur les hauteurs d’un magnifique jardin qu’il avait nommé Tivoli. À cette époque, la rue de Clichy n’était pas bâtie, ni aucune des rues environnantes, et ce Tivoli, dont il existe encore une partie rue Saint-Lazare, était au milieu des arbres et presque en pleine campagne. Le riche financier Boutin périt pendant la Révolution ; l’État s’empara de tout ce qu’il possédait ; l’on donna des fêtes à Tivoli, et, depuis, un établissement de