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Parceval de Grandmaison fut la dernière personnification du classique effacé ; le vicomte d’Arlincourt, la première expression du romantisme exagéré… ils étaient bien loin l’un de l’autre par ce seul fait. Pourquoi a-t-il toujours été naturel à ma pensée de les rapprocher ?

Nous allons voir cela en expliquant leur caractère et leur vie. Expliquons d’abord ce qu’était Parceval de Grandmaison, dont le public ne se souvient probablement pas.

Si l’on disait à ce public : Il y avait un homme qui, à soixante ans, gardait encore la naïveté de l’enfance ; qui avait traversé la révolution de 93 sans se douter des causes qui l’avaient amenée et sans s’inquiéter de ce qui devait la suivre ; qui avait vécu au milieu de ceux qui abattaient une monarchie de quatorze siècles et de ceux qui essayaient de la soutenir, sans se brouiller avec les uns ni avec les autres ; qui était resté à vingt-cinq ans paisible spectateur de ces luttes sanglantes, sans enthousiasme et sans indignation, quoique homme de cœur ; inoffensif pour tous, indifférent à la perte d’une grande fortune, ayant des amis dans tous les camps et ne rencontrant d’ennemis