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affaires étrangères pour passer ensuite au ministère de l’intérieur, où il fut longtemps chef de la division des arts et des lettres. Tous ceux qui eurent affaire à lui dans cette importante situation se louèrent constamment de son caractère aimable et conciliant, de son esprit d’équité et de son active bienveillance ; mais que sa vive sagacité recueillit d’observations piquantes dans ce poste délicat ! que de fois son esprit ingénieux et charmant tint tout un auditoire attentif aux récits pleins d’intérêt, qu’il faisait avec grâce, de mille anecdotes sur toutes les personnes avec lesquelles ses fonctions l’avaient mis en contact ! M. de Lancy animait tout un salon. Je l’ai vu parfois venir au milieu d’une réunion composée de gens remarquables par leur esprit, mais dont la conversation languissait faute peut-être d’un sujet intéressant pour chacun. Eh bien, du moment où M. de Lancy était arrivé, il n’y avait plus de vide, plus d’intervalle entre les paroles, plus de langueur dans les esprits, tant il savait les éveiller. Non qu’il fût de ces discoureurs qui accaparent l’omnipotence et font de la causerie un monologue ; il ne faisait pas de discours, pas même de phrases, mais tout ce qu’il disait por-