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des passions et des folies de la jeunesse, excitait les vives sympathies de tous les joyeux vingt ans, dissipés et libertins. Mais, pareil à l’imprudent oiseau qui consume sa vie dans une incessante harmonie et meurt épuisé par sa verve mélodieuse, le poëte, dans son entrain de jeunesse, usa tout : son esprit, son cœur, ses forces, sa vie. Il tomba au milieu de la route, comme si les jeunes années lui eussent suffi, et que la nature ne l’eût pas fait pour vieillir !…

Nous citerons encore un homme d’esprit et de talent, M. Francis Wey, d’autant plus remarquable, que ses études philologiques contrastent avec l’enjouement de sa conversation pleine de saillies.

Il y avait aussi chez Nodier de ces rêveurs saint-simoniens et fouriéristes dont les âmes honnêtes croyaient possible une société sans crimes et sans malheurs : ils espéraient alors être témoins heureux de cette merveilleuse invention ! Que d’espérances se mêlaient aux danses, aux valses, aux galops, aux polkas ! et parfois, en carnaval, les déguisements les plus plaisants et les plus pittoresques amenaient la gaieté jusqu’à la folie. Alors il n’était permis à personne de venir sans être dé-