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entendu m’avait fait croire que la vie se composait de vertus et de bonheur !

Je vins à Paris presque enfant et pour y achever mon éducation aux Ursulines de la rue Notre-Dame-des-Champs ; l’on n’avait pas encore, à cette époque, rétabli les couvents, mais quelques vieilles religieuses s’étaient réunies là sous la protection de la mère de l’empereur Napoléon Ier.

L’ordre des Ursulines était destiné à élever les jeunes filles, et cette maison d’éducation devint fort à la mode à cette époque.

Elle occupait un ancien hôtel bâti par l’abbé Terray, et, malgré les soins des vigilantes religieuses, on apercevait encore dans les frises, les plafonds et les bas-reliefs, quelques indices des mœurs trop frivoles et trop faciles de l’époque où ce prélat avait été ministre ; il est vrai que les outrages et les dévastations visibles que les mains révolutionnaires leur avaient fait subir y apposaient comme un correctif et pouvaient donner lieu à des enseignements que les