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nécessaire à son existence menacée ; le marquis d’Aligre tira d’un secrétaire un livre de compte dont les feuillets étaient couverts de chiffres et de signatures, et pria son ami d’y ajouter son nom avec le chiffre de la somme qu’il désirait. Ce que fit le comte de L. avec d’autant plus d’empressement, qu’il crut que c’était pour constater sa dette dans l’avenir. Mais le président d’Aligre lui dit en serrant le livre :

— Cette somme, jointe aux autres, fait tant…

Ce total était, il faut le dire, fort considérable.

— Eh bien ! ajouta-t-il, c’est ce qui m’a été demandé depuis un an ; si j’avais satisfait à toutes ces demandes, il y a longtemps qu’il ne me resterait rien. J’ai donc été obligé de faire pour les autres ce que je fais pour vous… de refuser complétement.

Cependant, après deux ou trois générations de sordide économie, de refus de service et même de privations, quelque remords de cette conscience qui ne laisse guère passer les torts sans dire son mot, poussa M. d’Aligre, sans doute. Il fonda un hôpital.

C’était un homme de haute taille et qui avait