Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 57 —


calme après lequel mon cœur soupire que lorsque, tout entière aux devoirs sacrés de l’état que je vais embrasser, je pourrai m’y livrer sans réserve. »

Virginia parlait avec feu ; l’abbesse s’étant approchée, entendit ce qu’elle venait de dire et promit de lui donner le voile dans huit jours.

Le lendemain, la marquise repartit pour Urbino. Virginia la vit partir sans émotion ; son cœur, serré par une douleur profonde, n’était plus susceptible d’attendrissement. Elle lui parla de son père et lui recommanda sa fidèle Laurence.

Huit jours après, elle reçut, comme elle le désirait, les habits de novice, et trois mois s’étaient à peine écoulés depuis cette époque, lorsqu’un soir la maîtresse des novices, parcourant la gazette à l’heure de la récréation, lut à haute voix le passage suivant :

« Le jeune comte Eugenio, le même qui a été chargé d’une mission secrète pour le gouvernement du Roi, épouse, dit-on, sa cousine Rosalia Vizzani. Les dispositions sont prises ; on n’attend plus que le futur. Le pape doit donner la bénédiction aux époux, et on assure que cette cérémonie aura lieu le 15 de ce mois. »