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puis l’image de ses charmes n’a fait que grandir, et est devenue une puissance qui me force à venir vous demander, comme une planche de salut, votre approbation à accepter l’offre de ma main, que je ne viens lui faire qu’après une longue réflexion et qu’après avoir éprouvé que Virginia est devenue nécessaire à ma vie.

Tout le monde se tut un instant ; Virginia rougit d’abord et pâlit ensuite, comme si elle allait tomber en syncope. Après ce premier moment d’émotion, M. de Spazonni s’adressa ainsi à Eugenio :

L’offre de votre main, monsieur, que vous faites à ma fille aujourd’hui est très-honorable pour ma famille et n’est pas moins avantageux ; je connais depuis longtemps le crédit et les richesses immenses dont jouit votre maison. Vos qualités personnelles ne laissent rien à désirer ; ainsi point d’autre opposition que je puisse ni que je veuille apporter à l’accomplissement de votre bonheur, puisque, dites-vous, Virginia est indispensable à votre existence, si ce n’est que des raisons d’intérêt qui regardent ma famille m’engagent à attendre quelque temps pour marier ma fille ; cependant, j’espère que les motifs de ce retard ces-