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pour un cœur aussi vivement enflammé que celui d’Eugenio ; aussi toute la nuit son esprit fut préoccupé de ce qu’il devait faire le lendemain, et son sommeil fut constamment troublé par l’image de son amante, par l’espérance de l’obtenir, et souvent par la crainte ou d’éprouver un refus ou de n’avoir qu’une promesse pour une époque qui se ferait encore longtemps désirer. Enfin l’astre du jour rend ses rayons à notre globe terrestre. Eugenio se lève et va se promener pour dissiper l’anxiété qui le dévore, en attendant dix heures, temps qu’il croit convenable pour parler à M. et à Mme de Spazonni. Cette heure désirée arrive enfin, et Eugenio se rend chez les parents de son amante. Aussitôt qu’on annonça M. Eugenio de Caprera, M. et Mme de Spazonni s’empressèrent d’aller dans leur salon. Bientôt Virginia arriva aussi, ce qui augmenta encore l’embarras du jeune homme. Après les salutations prescrites par l’usage, la conversation fut entamée et roula sur divers sujets différents ; enfin Eugenio, saisissant un moment de silence, déclara aussi le motif de sa visite à M. et à Mme de Spazonni. Dès le jour que j’eus l’avantage de voir pour la première fois Mlle Virginia, sa beauté subjugua mon cœur ; de-