et en hypocrite. J’accuse aussi comme ses complices
les quatre religieuses Violette, Camille, Alix
et Marianne. Elles sont aussi coupables que l’abbesse.
La mère sainte Ursule finit ainsi son récit. D’un bout à l’autre, il avait excité l’horreur et l’étonnement. Mais lorsqu’elle en fut à l’assassinat d’Agnès, l’indignation du peuple s’exprima si haut qu’on eut bien de la peine à l’entendre jusqu’à la fin ; le murmure augmentait d’un instant à l’autre. Enfin des cris s’élevèrent de toutes parts, demandant qu’on livrât l’abbesse à la fureur de la multitude. Don Ramirez s’y refusa avec courage. Lorenzo lui-même observa au peuple que l’accusée n’était point jugée, et l’engagea à laisser à l’Inquisition le soin de la punir. Toutes les représentations furent inutiles ; le tumulte devint plus violent et la populace plus irritée. Ramirez tâcha vainement d’emmener sa prisonnière hors de la foule ; de quelque côté qu’il passât, un attroupement lui fermait le passage et demandait à grands cris l’abbesse. Ramirez ordonna à sa suite de se faire un chemin à travers la multitude. Pressés par la foule, ses soldats ne purent pas même tirer leurs épées. Il menaça les plus avancés de la ven-