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troupe sainte, et les moines se placèrent sur deux lignes, aux deux côtés de la grande porte. Quelques minutes suffirent pour arranger l’ordre de la procession. Les portes du couvent s’ouvrirent, et l’on entendit de nouveau les religieuses chantant en plein chœur.

D’abord parut une troupe de chantres ; aussitôt qu’ils furent passés, les moines sortirent deux à deux, et suivirent à pas lents et mesures. Les novices venaient ensuite ; elles ne portaient pas de cierges comme les professes. Elles marchaient les yeux baissés et paraissaient occupées à dire leur chapelet. À celles ci succédait une jeune et aimable fille qui représentait sainte Lucie. Elle tenait un bassin d’or. Ses yeux étaient couverts d’un bandeau de velours et elle était conduite par une autre religieuse vêtue en ange. Suivait une sainte Catherine, tenant d’une main une branche de palmier, et de l’autre une épée ; elle était vêtue de blanc et son front était orné d’un diadème éclatant. Après elle paraissait sainte Geneviève, entourée d’une foule de petits diablotins qui, prenant mille figures grotesques, la tiraient par la robe et faisaient autour d’elle toutes sortes de bouffonneries, pour tâcher de distraire son atten-