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d’Agnès, s’était contentée de la renfermer étroitement, laissant à don Raymond la liberté de poursuivre l’accomplissement de son projet. Le marquis et Lorenzo, ayant attendu jusqu’au point du jour, se retirèrent sans bruit, alarmés de voir ainsi leur projet découvert et ne pouvant en deviner la cause.

Le lendemain matin, Lorenzo courut au couvent et demanda sa sœur. L’abbesse parut à la grille et lui annonça que depuis plusieurs jours Agnès avait paru fort agitée ; et qu’enfin jeudi au soir elle était tombée malade et gardait le lit en ce moment.

Lorenzo ne crut pas un mot de cette histoire et demanda à être introduit dans la cellule d’Agnès.

L’abbesse fit le signe de la croix, choquée de la seule idée que l’œil profane d’un homme pût parcourir l’intérieur de la sainte maison. Elle refusa à Lorenzo d’acquiescer à sa demande. Celui ci s’en retourna et raconta au marquis ce qui s’était passé. Ils ne doutèrent plus que leurs projets n’eussent été découverts.

Ils étaient dans les plus cuisants chagrins. Raymond tomba malade ; mais sur ces entrefaites il reçut une lettre du cardinal-duc de Lerme. Cette