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résiliation de ses vœux. Je ne laissai donc voir aucune inquiétude et ne parus occupé que du soin de témoigner ma reconnaissance à don Gaston et de gagner son amitié.

Un domestique entrant en ce moment dans la chambre m’annonça que le spadassin que j’avais blessé donnait encore quelques signes de vie et même qu’il recommençait à parler. Je priai qu’on le fît porter à l’hôtel de mon père, désirant l’interroger moi-même et savoir de lui quel motif l’avait porté à attenter à ma vie. Don Gaston, curieux aussi de les connaître, me pressa d’interroger l’assassin en sa présence ; mais il me trouva peu disposé pour deux raisons, à satisfaire ma curiosité ; la première c’est que, soupçonnant déjà d’où partait le coup, je ne crus pas devoir exposer ainsi sous ses yeux le crime de sa sœur ; la seconde c’est que je craignais que, me reconnaissant pour Alphonso d’Alvarado, il ne prît des précautions extraordinaires pour m’empêcher de voir Agnès. Lui faire l’aveu de ma passion pour sa fille, entreprendre de lui faire goûter mes projets, ce que je connaissais du caractère de don Gaston suffisait pour me faire connaître que cette démarche eût été imprudente. Je lui donnai donc à enten-