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Nous redoublâmes de vitesse et nous vîmes bientôt une nombreuse troupe de cavaliers qui venaient vers nous à toutes brides. Ils allaient même nous passer quand Marguerite s’écria :

— Arrêtez, arrêtez ! sauvez-nous, pour l’amour de Dieu, sauvez-nous !

Le plus avancé, qui semblait guider les autres, s’arrêta aussitôt.

— C’est elle ! c’est elle ! s’écria-t-il en descendant de cheval. Arrêtez, monseigneur, arrêtez, ils sont sains et saufs ! Voici ma mère.

Au même instant Marguerite descendit avec précipitation, serra le jeune homme dans ses bras et le couvrit de baisers. Les autres cavaliers s’arrêtèrent aussi.

— Et la baronne de Lenderberg ? s’écria un autre d’entre eux, où est-elle ? n’est-elle pas avec vous.

Il s’arrêta en la voyant dans mes bras privée de sentiment. Il la prit aussitôt dans les siens. Le profond sommeil où elle était plongée lui fit d’abord craindre pour sa vie ; mais le battement de son cœur le rassura bientôt.

— Grâce à Dieu ! dit-il, elle vit, elle est échappée.